Je voulais vous parler de ce bonheur d'enfance qu'a été pour moi Mezzu Mare, je vais vous en parler avec mon coeur, avec mes yeux et tous mes sens. Cette île pourvue d'un phare, d'un sémaphore, d'un lazaret et d'une tour ont été pour moi et ma famille le plus beau des jardin d'Eden En effet chaque été pendant des années je partais de ma Balagne pour venir sur Ajaccio retrouver ma famille maternelle, le plus souvent mes grands parents, avaient rejoint sur place mon oncle Mathias; Nous avions un bail avec l'armée ce qui nous permettait de loger dans le sémaphore et donc de le conserver en bon état. Chacun ou chaque groupe avait sa chambre, la mienne se trouvait à l'étage au-dessus de la cuisine. Je la partageais le plus souvent avec mes cousines. Dés le lever du soleil nous étions prêtes à tout. Tout d'abord mamy nous donnait notre petit déjeuner, Chocolat chaud et tartine beurrée avec une barre de chocolat noir, Tous, pieds nus nous descendions la colline jusqu'à la petite plage tout près du ponton, nous avons tous appris à nager là, même ma mère, mes oncles et mes tantes. Les pêches étaient toujours miraculeuses. Un pied nu dans l'eau donnait un signal au poulpe -"à l'attaque" et celui ci s'accrochait il nous suffisait dans un éclat de rire de retirer notre jambe et de saisir le malheureux animal. Et puis bien sur il y avait les oursins...mon pécher mignon, délicieux. De tant en temps de l'autre coté de l'île nous allions avec nos seaux et nos fourchettes attraper les anémones, attraper est un bien grand mot car elles restaient à se balancer au grè du courant, leur pied accroché aux rochers...nous, nous avions une fourchette et d'un geste bien assuré nous décollions la bête avec une facilité déconcertante. Mamy en fera de succulents beignets.

Et puis je pourrais vous parler des heures de ce bonheur, de ma maman, de mes cousins, de toutes ces racines, des lapins sauvages, des rats qui mangeaient notre savon, de l'eau qui n'était pas courante mais qu'il fallait pomper pour le moindre lavage et puis de ces "toilettes" que les anciens avaient réalisé.

Tous les jours les vedettes arrivaient et déversaient le flot des touristes, mais nous on s'en foutait, Le pilote nous apportait du pain frais, des tomates, des fruits et légumes car pour les protéines animales, les hommes s'en chargeaient toutes les nuits à bord des barques, mon grand-père fabriquait de ses mains longues et burinées des giroliers en myrthe et les poisson s'y glissaient avant d'y être devenus prisonniers. Ils pêchaient aussi à la traine, là croyez moi c'était du sport.

Je ne pourrais pas finir sans vous parler de Jacques, mon premier amoureux, un solide gaillard de bien 10 ans que je trouvais magnifique, brun, le tain halé et un sourire à couper le souffle, C'était la première fois qu'il venait sur l'île, nous étions tous, les enfants, sur le ponton à plonger quand la vedette arriva et je l'ai vu tout de suite, lui aussi...le pilote nous a autorisé à sauter du toit du bateau, nous n'avions peur de rien. Et puis les journées se sont écoulées et il était là tous les jours à me guetter du bâteau et moi tous les jours à le guetter du ponton. Nous avons vécu tout cela deux années de suite et puis...

Ci-dessous un résumé plus scolaire de l'île de Mezzu Mare

Patrimoine naturel et culturel de la Corse, les îles Sanguinaires sont classées depuis 1974 le site classé des Iles sanguinaires s'étend à la Pointe de la Parata qui les jouxte en faisant aujourd'hui un vaste espace protégé. Pour les Ajacciens, la Parata est depuis fort longtemps un lieu de détente et de loisirs, un endroit stimulant qui permet de se ressourcer et de s'émerveiller.

Le patrimoine architectural et l'histoire du site sont tout aussi riches avec, sur Mezzu Mare, la plus grande des îles de l'archipel des Sanguinaires, la Tour carrée (1550), les vestiges d'un Lazaret (1807), un sémaphore désarmé (1865), le célèbre phare (1845) des «Contes du Lundi » d'Alphonse Daudet, et, à l'extrémité de la Pointe de la Parata, une Tour Génoise (1608).

Un trop grand devers de touristes gène la perception d'ensemble du Grand Site et engendre des dommages environnementaux , les plus évidents étant le piétinement et la disparition de la végétation naturelle.

L'archipel des Sanguinaires se compose de quatre îlots de porphyre d'un rouge sombre à l'entrée du golfe d'Ajaccio. Ils se nomment Mezza Mare (ou Grande Sanguinaire), des Cormorans, Cala d'Alga et Porri.

Ils sont caractéristiques par leur aspect austère et hostile, les quatre îlots sont un site maritime classé, havre de paix pour des espèces d'oiseaux marins comme le goéland leucophée et le puffin, ainsi qu'une réserve naturelle pour une flore riche d'espèces rares et endémiques.

Il est rare de trouver une telle diversité sur une surface aussi petite : plus de 150 espèces différentes poussent sur Mezzu Mare. Les îles hébergent certaines plantes rares ou même absentes du reste de la Corse, parmi lesquelles le spectaculaire arum mange mouche. La végétation arborescente, dominée par le lentisque, est basse et adaptée à la proximité de la mer. Parmi de nombreuses espèces halophiles, la plus répandue est le poireau sauvage, qui a donné son nom à l'île d'i Porri.